TOPONYMIE
Première partie : de l'Argenon à Saint Brieuc !
Lancieux est la première commune sur la côte entre la rivière Frémur et la ville de Saint Jacut de la Mer. Son nom vient du nom du Saint Celte Seoc devenu en français Saint Cieux( ?) au XVIIème siècle.
La commune de Ploubalay tient son nom de celui d'un autre saint breton local, Saint Bac'hla, ; de même pour Lanvalay non loin !
Beauvais au bord de la mer n'est pas un nom celtique et ce n'est qu'un hameau de la commune de Trégon-Giclais. Trégon doit être en vieux breton décomposé en : treb+con, avec «treb» désignant un lieu habité (hameau ou village par exemple) plus «con ou gon» qui vient du vieux gaulois «knukko» (qui est la matrice du flamand knokke et de l'anglais ancien knox, que l'on trouve encore dans des noms de lieux anglais...ou américains comme Fort-Knox. Je ne vois pas le lien entre Poudour breton et Giclais français pour le deuxième terme du nom ! En breton Poudour peut être potier ou pot à eau ?!?
Photo n°5 :Crique et Jetée sous la Pointe du MOULINET à DINARD - au large l'Ile CEZEMBRE .
Skeudell n°5 : Ouf ha Chaoser-mein dindan Beg ar Gwindask e DINARZH - (lumix:319).
Ensuite à l'Ouest on trouve une autre baie, privée de nom officiel pour l'heure semble-t-il et que l'on pourrait nommer la "Baie du Guildo" puisqu'il y a au fond de la baie à la fois la Chapelle de Notre Dame du Guildo...et les «Pierres Sonnantes». Le long de la route vers la Pointe de Saint Cast on passe à Saint Jaguel, Sainte Brigitte, les Quatre Vaux, la Pointe de Bay, Pen Guen( ?) et la Pointe de la Garde avant de tomber sur une autre baie, assez large mais peu profonde, dite Baie de la Frênaie avec au fond la petite cité de Pléboulle.
La presqu'île qui suit est la limite orientale de la Baie de Saint-Brieuc ; c'est la Pointe du Cap Fréhel, qui porte un important poste de garde pour surveiller et assurer le trafic maritime en Manche !
Orin ha ster ar ger «Frehel» n'eo ket aes da zibunañ. Ne gav din e vefe bet kalz enklask war ar poent, pe neuze n'int ket bet embannet ledan na deuet betek ennon. An aesañ a vefe e gejañ gant freilh mar barner en deus dre vras ar c'hab neuz gwalenn ur freilh. Ur venegenn all a vefe treiñ ouzh ar wrizienn
«freg» er ster terriñ, freuzañ, drailhañ...frailhañ...evit eztaoliñ natur c'harv al lec'h digor war ar mor bras hag holl ar gwalldaolioù a c'heller doujañ pa vez garv an amzer. N'eo evit va c'helo nemet ur vartezeadenn...pe ur bedadenn da doullañ war ar gudenn !
Photo n°6 : Pointe de la MALOUINE à DINARD - Superbes Villas classées - (vue de la plage de l'Ecluse) (lumix :323).
Skeudelnn n°6 : Beg ar VALOUADEZ e DINARZH - Pompus hañvdier rummataet - ( tennet diouzh traezhenn ar skluz).
Photo n°7 : Petit Port de St.BRIAC - crique et plage du Port Hué - (lumix :331).
Skeudenn n°7 : Sant BRIAG : ar Porzh Bihan , an ouf hag an draezhenn eus Porzh Hué.
Photo n°8 : Vue sur le Bout de la Pointe du CHEVET de St.BRIAC - au centre l'ile Ebihens (reserve naturelle) - au loin la Pointe de St.CAST - (lumix : 333).
Skeudenn n°8 : Gwel war benn Beg an Arkuz - Er c'hreiz Enez Ebihens ( naturel gwarezva) - Er foñs Enez Ebihens -
0rin an anv « Frehel » n'eo ket aes da sklaerat. Ne seblant ket e vefe bet kalz furcherezh war an divoud pe neuze n'eo ket bet embannet ledan ha n'eo ket bet deuet betek ennon. An aesañ a vefe e generiañ gant ar brezhoneg "freilh" (fléau e galleg) mar merker en deus ar c'hab neuz gwalenn ur freilh. Ur c'heal all a vefe treiñ ouzh ar penngef "freg" en e ster : terriñ, brejañ, drailhañ ... faoutañ... evit deskrivañ gouezeri al lec'h, digor ledan war ar c'heinvor hag holl ar gwalldaolioù a c'heller fromañ dirazo pa vez garv an amzer.
Kement- mafi n'eo em sell nemet atiz pe ... atizadenn da doullañ donoc'h war ar poent !
An tour-tan bet savet war veg ar c'hap Frehel eo unan eus an uhelañ savet e Breizh war aodoù an hanternoz. Troad an tour a zo lec'hiet 72 metrad a-us mann ar gartenn hag e veg a zo 33 metrad a-us an douar.
A gozh-tre ez eus bet eno arouezioù tan e gounit an dud vor. Dismantroù un tour kozh ront savet e 1.702 a c'heller gwelout c'hoazh bremañ war an dachenn.An hini karrez bremañ en arver a zo bet savet adalek derou ar bloavezh 1.774 diwar ali roet gant Vauban e kichen an hini rond kosoc'h.
Tarzhet er van e voe an tour gant an Alamaned e 1.944, ha ret e voe gortoz betek an deiz kentañ a viz Gouere 1.950 kent adlakaat en arver an tour gant neuze en-dro dezhañ savadurioù a-blaen evit reiñ lojeiz da wazourien an tour hag o familhoù.
Photo n°9 : Pont sur l'Estuaire du FREMUR à la sortie de St.BRIAC, en direction de LANCIEUX -Plage de Lancieux sous le PONT - (lumix : 336)
Skeudenn n°9 : Pont ermaeziañ eus Sant BRIAG war hent Lanseeg - Traezhenn Lanseeg a-drek ar Pont.
L'origine du mot «Fréhel» n'est pas facile à clarifier. Il ne me semble pas qu'il y ait eu beaucoup de recherches sur le sujet ou alors elles n'ont pas fait l'objet de large publication et ne sont pas parvenues à ma connaissance. Le plus facile serait de faire le rapprochement avec le breton «freilh=fléau» si l'on considère que le cap a la forme du battant d'un fléau. Une autre idée serait de se tourner vers le radical «freg» qui a le sens de casser, briser , déchirer...fendre...en voulant traduire la nature sauvage de l'endroit, ouvert sur le large et tous les mauvais coups que l'on peut redouter quand le temps est «sauvage». Ceci n'est pour ce qui me concerne que suggestion...ou invitation à creuser le problème !
Le phare élevé sur la pointe du cap Fréhel est l'un des plus hauts situés sur les côtes au nord de la Bretagne. La base de la tour est à 72 m au-dessus du niveau zéro et sa pointe culmine à 33 m du sol.
De très longue date il y eut là des phares pour le bien des gens de mer. Les vestiges d'un ancien phare rond construit en 1.702 sont encore visibles sur le site. Le phare carré actuel a été élevé à partir du début de 1.774 sur les conseils de Vauban tout près de l'ancien de forme ronde.
Photo n°10 : Phare carré du Cap Fréhel du 19°siècle & sa tour ronde à gauche de 1702- (lumix : 339).
Skeudenn n°10 : Tour- tan ar C'hab FREHEL eus ar 19vet kantved hag e dour ront en tu kleiz eus 1702.
En 1875, la modernisation de l'appareillage d'éclairage fut faite par l'adoption du système à combustion d'huile.
Le phare fut dynamité par les Allemands en 1944 et il fallut attendre les premiers jours de Juillet 1950 pour remettre en service le phare alors complété par l'adjonction de locaux de plain-pied pour le logement des employés et de leurs familles.
An tour-an a zo lec'hiet war derouer ar gunum gozh anvet Plevenon tennet diwar anv ur sant manac'h lec'hel Sant Menoen. Kent ma voe savet an tour-tan ne oa aze nemet ur barrez vihan ha paour, enni koulz lavaret nemet lanneier daoust ma'z co bet annezet a bell-pell amzer evel ma ro testeni dilerc'hioù roman a-hed an aod ha zoken un hent-korriganed eus nevez-amzer ar maen ha oadvezh an arem.
Betek ar bloavezn 1972 ne oa aze kumum ebet anvet Frehel. Er bloaz-se e voe unanet div gumun Pleherel ha Plevenon ha...setu ganet ur bugel siamek badezet diwar anv diwar ur golladenn eus an eil hini.
Le phare est situé sur le territoire d'une vieille commune Plévenon,qui tient son nom de celui d'un saint moine local nommé Saint Menoen.Avant la construction du phare il n'y avait là qu'une pauvre petite localité de landes bien qu'elle ait connu un habitat de longue date comme en témoignent les vestiges romains et même un chemin empierré de l'âge de la pierre encore en service à l'âge de bronze.
Jusqu'à l'année 1972, il n'y avait pas là de commune au nom de Fréhel.Il n'y avait qu'un petit hameau. Mais cette année là les deux communes de Plévenon et Pléherel fusionnèrent... donnant naissance à une descendance siamoise qui prit le nom d'une fraction de la seconde moitié d'être.
Photo n°11 : Détail du PHARE du CAP FREHEL - (photo prise derrière le phare, côté mer ) (lumix :347).
En haut :Carte de la cote de la Pointe du Cap Fréhel /Baie de St.Brieuc à St.Quay Portrieux- (lumix :531).
A orin galian kozh-tre eo anv Erge (Erge-Arvor evel Erge Vihan pe Erge Vras e Penn ar Bed). Deveret eo diwar ar galianeg "caïo" dezhañ ar ster kentañ garzh (c'honvad savadenn douar gant brousgwez bennak) ha da c'houde dre ster astenn gant an amzer:tachenn gloz, ha neuze tamm ha tamm kamp-lec'h mui pe vui mogeriet ha kreñvlec'h a-benn-fin. Gant ar rakger "ar-" evit dirak ar ster a zeu da vezañ, kreñvlec'h diaraok. E kornadoù'zo eus Bro-Dreger e vez graet c'hoazh gant "argeenn" evit envel ur c'harzh plantet dirak unan all. Erge-Arvor a dalv kement ha gedlec'h-kreñvlec'h aodel.
Photo n°12 : Vue sur la Pleine Mer - AMER de la Pointe du Cap FREHEL-(photo prise derrière le phare) (lumix 346).
Skeudenn n°12 : Braswel war an donvor gant merk-aod ar C'hab Frehel (skeudenn tennet eus a-drek an tour).
Erquy est d'origine gauloise très ancienne, tout comme dans le Finistère Ergé-Armel ou Ergé-Gabéric. Il dérive du vieux gaulois «caïo» dont le sens initial était «haie» ou sans doute : levée de terre plantée d'arbustes quelconques. Par la suite le sens s'est étendue à : enclos, puis peu à peu campement plus ou moins fortifié et enfin fortin ou fort. Avec la préposition «ar=devant» le sens est devenu : fortification de l'avant. Dans certains coins du Trégor on utilise encore le terme «argeenn» pour appeler une haie (plus petite) placée devant une autre. Erquy veut donc dire « poste fortifié d'observation et de défense côtière»
Photo n°13 : Grande Plage des SABLES D'OR LES PINS - (lumix 350).
Skeudenn n°13 : Traezhenn Veur PLENEG - NANTRAEZH.
Pleneg-Nantraezh a denn hec'h anv diwar hini un diagon anvet « Henoc'h » tebet bezañ kenderv da Sant Samsun war-dro an XIIvet kantved.Berr eo an titpuroù warno. Nantraezh a zo bet astennet nevez'zo evit treiñ a-bezh an anv gallek.
Pléneuf-Val André tient so nom d'un diacre nommé "Hénoch" qui passe pour être un cousin de Saint Samson autour du XIIème siècle. Succinctes sont les données à leur sujet. Val André est un rajout récent au nom de Pléneuf.
Daoued a vefe d'am meno da vezañ lennet «Daoured» o tennañ anvadur dre ma'z eo bet savet e kember daou red-dour , ar Flora diouzh un tu hag ur sterig, dizanv war a sebblant, diouzh an tu all ; genou hemañ a zo lec'hiet e plas porzh ar gouelerioù bremañ. Da vezañ kadarnaet !?!
Dahouet me semble dériver d'un mot breton qui veut dire «deux cours d'eau» car le lieu se trouve au confluent de deux petits cours d'eau, la «Flora» d'une part et un autre ruisseau apparemment sans nom dont l'embouchure rejoint celle du précédent à l'endroit aujourd'hui occupé par le port des voiliers. A confirmer !?!
Ne bouezin ket war anv kêr "Hilion", rak n'ez eus ket kenemglev war orin ha ster an añv. Darn (nebeut da wir) a soñj e vefe da glask war bouez ur wrizienn "hil" evit degounañ an naoudur a strujusted (ha gwir eo herie c'hoazh ez eo strujus-tre an douaroù en-dro da Hilion) ha darn all a glaskfe diwar anv un den pe en-dro d'ur gounaenn o tennañ d'an emgann meur e-kichen kêr "Troia" e Bro-C'hres (bremañ kêr Hissarlik hogen anvet kenkoulz all Ilion er yezh c'hresim gozh). Emañ sur-mat ar gwir gant an eil displegadenn...ne van nemet ar reizhadur.
Je n'insisterai pas sur le nom de la ville de «Hillion» car il n'y a pas consensus sur l'origine et le sens du nom. D'aucuns (peu en vérité) pensent qu'il faudrait chercher sur base d'une racine "hil=semence", rappelant la notion de fertilité... (tant il est vrai que les terres autour de Hillion sont encore très fertiles) alors que d'autres chercheraient à partir d'un nom de personne ou d'une réminiscence à propos de la grande bataille près de la vieille ville de Troie en Grèce (appelée maintenant Hissarlik, mais Ilion aussi bien que Troïa en grec ancien).Le vrai réside surement dans cette deuxième explication mais... il ne manque que la démonstration.
Photo n°14 : La Plage de CAROUAL à ERQUY - au loin le CAP D'ERQUY - (lumix348).
Skeudenn n°14 : Traezhenn KAROUAL / ERGE . Er pellder : KAB ERGE.
N'eo ket sklaer ster al lec'h anvet Ilfinieg war ar gartenn vrezhonek. Diouzh an tu all diaes e vefe tamall n'ez eus abeg ebet da dostaat an anv ouzh hini al lec'h nepell war an tu Biz anvet "Ivignac" e galleg hag "Ivinieg" e brezhoneg. Diaes ivez nac'hañ un dalvoudegezh diazezet war anv kelt ar wezenn anvet e latin "Taxus" hag a zo bet a-gozh un argel brudet a galeter, a badelezh, a zalc'husted...betek dont da arouez e toull-dor ar beredoù...Brud a zo o defe implijet ar Romaned gwez ivin evit balizennañ ha mentañ o heñchoù meur.
Le sens de ce nom de lieu baptisé Yffiniac n'est pas clair. Mais d'un autre côté, il est difficile de ne pas rapprocher le nom d'un autre proche à l'Est nommé Ivignac en français. Difficile aussi de nier un sens lié au mot celtique qui désigne l'arbre appelé «Taxus» en nomenclature latine, c'est-à-dire «l'if» qui a été de longue date réputé comme symbole de dureté, de pérennité, de résistance...jusqu'à devenir un symbole à l'entrée des cimetières...Il a été dit que les Romains utilisaient l'if pour baliser et mesurer leurs grandes routes.
Langaeg ha Tregaeg a denn o anvioù eus ur sant lec'hel Caeoc pe Ceoc (anavezet da c'houde dindan an anv Sant Ke).
Langueux et Trégueux tirent leurs noms d'un saint local Caeoc ou Czoc (connu ensuite sous le vocable de Saint Quay).
Ginglin a vefe marteze da lenn «gin+glenn» er ster «Douar war an tu gin» hogen «tu gin e keñver petra ?»
Pour "Ginglin" il faudrait peut-être lire en breton (plus ou moins ancien) «gin+glenn» soit «envers+terre» soit une terre par opposition à une autre...mais la question est : laquelle ?
Saozon, e brezhoneg a zo sklaer, oc'h ober meneg eus perzh bras kemeret gant ar veleien (eus Bro-Gembre dreist-holl) deuet da avielañ ar vro adalek ar 5vet/6vet kantved.
E penn an entrevidi-se e oa an den anavezet bremañ dindan an anv Sant Brieg. Anvet e oa d'ar mare «Brigomaglos» diwar «Brigo=nerzh, talvoud..» mui «maglos=bras, meur...» kar ha kevatal d'al latin «magnus». Emdroet da «Brimael» da gentañ ha da «Brimaeloc» gant an dibenn -oc bihanaat pe disteraat ec'h eo aet da v «Brieg» a-vremañ.
Cesson, dans sa forme bretonne est clair et veut dire simplement «Anglais» au pluriel. Le nom rappelle la part importante prise par les prêtres (gallois essentiellement) dans l'évangélisation du pays à partir du 5ème/6ème siècle.
A la tête de ces colons il y avait l'homme connu aujourd'hui sous le nom de Saint Brieuc. Il s'appelait à l'époque «Brigomaglos» se composant de «Brigo=force, valeurosité... plus «maglos=grand, important..» ce dernier étant très proche du latin «magnus». Evoluant en «Brimael» d'abord puis «Brimaeloc» avec la désinence -oc diminutive ou péjorative, le nom est devenu notre Brieuc moderne (à une époque il fut écrit Brieux).
Eil loden : Eus Sant Brieg da Enez Vriad.